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Jazz Au Coeur

Jazz Au Coeur
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30 mars 2007

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31 juillet 2006

Jarrett / Peacock / Dejohnnette

Avant même d’avoir lieu, le premier concert de l’édition 2006 avait déjà marqué les esprits. Celui qui avait son billet, commandé de longue date, offert comme un énorme cadeau, a patienté réjoui et pressé jusqu’à cette date du 31 juillet. Chaque concert du trio de Keith Jarrett - Gary Peacock - Jack Dejohnette est un grand concert en perspective, une expérience humaine : trois artistes face à la foule, un trio d’instruments incontournables – piano, contrebasse, batterie. Le jazz essentiel ? Pour certains, l’essentiel résidait dans les exigences imposées par le maestro. Depuis quelque temps, dans les travées du camping des bénévoles, on ne parlait plus que de cela. Silence profond requis, alors pas de bénévoles sous le chapiteau, pas de Keith Jarrett pour eux cette année… notre chère récompense, envolée ! Pour adoucir la pilule, Jazz au Cœur va tenter de vous le raconter, ce fameux concert… Le silence s’était installé tandis que Keith Jarrett se concentrait devant son piano, à l’entame du morceau inaugural, quand une personne cria du milieu de la salle : « L’écran, s’il vous plait ! ». On eût dit qu’elle voulait signaler cet « oubli » aux techniciens ! Au silence brisé succéda un léger brouhaha ; une deuxième voix, mise en confiance par la première, fusa alors : « L’écran ! L’écran ! ». Une bonne partie de la salle émit en réponse un grognement bref mais efficace à l’encontre du velléitaire. Comme si on pouvait contrevenir, à ce moment-là, à la requête du virtuose de ne pas filmer le concert ! Connaissant sa tolérance réduite aux perturbations sonores, il y avait largement de quoi ajouter à la fébrilité de l’organisation du festival, déjà contrainte à plusieurs modifications importantes des habitudes de JIM. Bienheureusement, sur ces entrefaites, le centre des regards produisait les premières notes du concert. Un premier morceau rapide, assez court, de brefs solos, comme pour tâter le terrain. Pour la ballade qui suivit, Jarrett introduisit tellement penché sur son clavier qu’on croyait presque sa tête posée sur ses mains. Peu après, il se levait de son siège, jouant toujours, et approchait ses oreilles au dessus du ventre ouvert du piano. Il paraissait vouloir plonger dans le son de son instrument, se laisser entièrement envahir par les vibrations jaillies de l’instrument roi. Il resta à pianoter debout pendant tout le début du morceau suivant. Ensuite vint Someday My Prince Will Come, terrain de jeu habituel du trio. La limpidité et la subtilité des phrases du pianiste éclatèrent sur le swing impeccable de ses « men ». Une ballade tranquille, et ce fut la mi-temps. Le début de la deuxième période ressort comme le sommet du concert. La vigueur et l’agilité des premières notes de Keith sur All The Things You Are, la souplesse d’acier de Dejohnette, le solo déroutant et psyché de la contrebasse figurèrent parmi les exquis ingrédients de cette version. Vinrent ensuite Yesterday, puis Solar, deux standards classiques, et un Keith Jarrett, avec sa façon unique de virevolter, de gambader, de courir sur ces harmonies si souvent dévalées. Du fin, du doux, de l’emballant jazz. Sur ce dernier morceau, Dejohnette produisit son meilleur chorus de la soirée en développant une superbe idée de retenue rythmique amenée par ses deux compères. La ballade puis les deux rappels qui suivirent, dont un funk, obtinrent une ovation méritée. En deux heures s’était nouée une nouvelle page de l’histoire de Keith Jarrett et du public de Marciac. Gwen
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